La
famille Kharraz, originaire d'Andalousie «Murcia» en Espagne
émigra en Tunisie au début du 17ème siècle, choisit Nabeul pour
ces gisements d'argile et son emplacement géographique idéal.
Les
Kharraz, ou EL Kharraz qui signifie «gargoulette» en langue
espagnole, étaient déjà maître d'une corporation importante
de potiers dans la péninsule ibérique transférèrent leur savoir
et leur tradition dans la céramique artistique jusqu'au là inconnue
dans le pays, les zlizes des « Mâalems » Kharraz ont orné et
revêtu la plupart des mosquées et des palais de Tunisie, d'Algérie
et de Libye. L'empreinte
des premiers ateliers Kharraz existe encore sur l'artère principale
de la ville de Nabeul, appelée «Thameur ». La construction de
l'édifiœ est en voûte à l'ancienne avec une cour qui contient
deux fours arabes, témoins d'une glorieuse civilisation.
La
fabrication de la poterie et des carreaux était strictement
manuelle et artisanale. L'argile, matière de base pour le céramiste,
provient d'une carrière située à l'entrée de la ville de Nabeul
et extraite à la pelle et à la pioche puis transportée en charrette.
Placée dans un bassin plein d'eau, elle devient barbotine, puis
étalée sur le sol à l'air libre, elle est malaxée sous les pieds
nus des apprentis. Une fois ferme, elle passe au pétrissage
manuel pour préparer la motte destinée à la fabrication des
poteries par le moyen du tour à pied ou l'estampage des carreaux
à la main. Les produits obtenus, séchés à l'air libre sont ensuite
entassés dans un four à bois rudimentaire à flamme libre, à
la sortie de la première cuisson, les produits sont émaillés,
décorés et cuits une deuxième fois en finale. Une
grande variété de poteries était fabriquée (plats, jarres, bols,...).
Les carreaux de revêtement sont la symbiose de deux civilisations,
l'Andalouse par ses caractéristiques géométriques et l'Ottomane
par les belles combinaisons florales.